La façon dont le parent s’est construit, en particulier au fil des interactions avec ses propres parents, et les tensions qu’il est amené à subir dans son quotidien se répercutent sur sa façon de se comporter envers ses enfants, notamment en se trouvant parfois dans l’impossibilité de répondre à leurs sollicitations ou en déchargeant sur eux les tensions accumulées. Porter à deux les responsabilités parentales signifie que chacun des parents pourra relayer l’autre en cas de besoin mais aussi permettre à l’enfant de ne pas être trop affecté par les inévitables « ratés » interactionnels parentaux.
Comprendre l’importance du rôle que l’on a à jouer en tant que professionnel de la périnatalité, de l’enfance ou de l’éducation pour faire savoir au plus grand nombre que :
– Du fait de sa propre construction relationnelle et/ou d’un milieu de vie défavorable à son bien-être, le parent n’a pas toujours la patience, la bienveillance, la disponibilité dont l’enfant a besoin de sa part.
– Si les erreurs interactionnelles entre un parent et son enfant sont inévitables, l’important est qu’elles trouvent réparation.
– Il arrive que les familles se retrouvent prises dans des erreurs interactionnelles qui se sont cumulées les unes aux autres sans avoir pu être réparées et que chacun en souffre.
– Il est possible de trouver une issue à ces situations de blocage voire de rupture et de retrouver plaisir à être parent.
– Le bien-être familial repose en grande partie sur la capacité des parents à porter ensemble les responsabilités familiales.
Comment se caractérise un parentage propice à ce que l’enfant se développe au mieux de ses potentialités ?
Les relations que le parent a eues avec ses propres parents, ses conditions de vie actuelles et la façon dont il est entouré peuvent se répercuter sur sa capacité à faire preuve de l’empathie, de la disponibilité et de l’ajustement dont son enfant a besoin.
Lorsque l’enfant a été heurté par le comportement de son parent, il pourra trouver chez son autre parent une validation de son ressenti qui lui apportera l’apaisement nécessaire pour qu’il n’en soit pas trop affecté.
Qu’il y ait présence du « co-parent » ou pas, le parent est lui-même en mesure, une fois l’intensité émotionnelle retombée, de décharger l’enfant de ce poids indûment communiqué.
Fabienne Lhermet est psychanalyste intégrative et thérapeute familiale, spécialisée en éthologie humaine, clinique de l’attachement et des systèmes familiaux.
Fabienne Lhermet & Michel Delage (2016) Troubles des interactions précoces mère-enfant : le père au cœur de l’intervention. Théories familiales, 37(4) : 108.
Fabienne Lhermet (2017) Papa où t’es ? Sciences Psy, 9 : 124-127.
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